L’orthophoniste élabore et imagine des programmes de rééducation pour des enfants ou des adultes, afin de prévenir et corriger les troubles du langage mais aussi de la parole. Exerçant majoritairement en libéral, il peut également travailler à l’hôpital ou au sein de structures variées (crèches, centre médico-psychologiques, protection maternelle et infantile, …), toujours en étroite collaboration avec les médecins généralistes et divers spécialistes du secteur médical et paramédical. Pour tout savoir sur cette profession paramédicale et déterminer plus précisément votre projet professionnel, suivez le guide !
Les missions
Intervenant uniquement sur prescription médicale et soumis au secret professionnel, l’orthophoniste est spécialisé dans la correction des problèmes d’élocution auprès d’un public de tout âge. Des tout-petits aux séniors en passant par les personnes en situation de handicap, son objectif est de les aider à surmonter leurs difficultés de communication orale et écrite ou encore de mémorisation qui pourraient compromettre leur insertion sociale, scolaire et professionnelle. Il peut s’agir de la dyslexie – des problèmes pour apprendre à lire et à écrire, qui touchent essentiellement l’enfant et l’adolescent -, des difficultés à assimiler l’orthographe (dysorthographie) ou le langage mathématique (dyscalculie), du bégaiement, de la surdité, d’un dysfonctionnement au niveau de la phonation, de la respiration ou encore de la déglutition consécutif à un cancer oro-bucco-pharyngée, d’un défaut dans la prononciation après un accident vasculaire cérébral, etc. Les déficiences autistiques, génétiques mais aussi neurologiques, comme la maladie d’Alzheimer, sont également de la compétence de l’orthophoniste. Il dresse d’abord un bilan orthophonique qui consiste à soumettre le patient à une série de tests permettant de spécifier la nature des troubles. Puis, il définit les moyens nécessaires pour les traiter dans le cadre des séances de rééducation. Les exercices techniques proposés sont ludiques mais surtout personnalisés, c’est-à-dire adaptés à l’âge du patient et à ses difficultés. Cet auxiliaire de santé joue également un rôle prépondérant dans les actions de prévention. En effet, il doit porter à la connaissance des familles la façon dont les troubles du langage se développent, effectue leur dépistage précoce, forme le personnel de la petite enfance, … Pour un résultat optimal, il travail avec d’autres spécialistes médicaux tels que psychologues, pédiatres, oto-rhino-laryngologistes, neurologues, kinésithérapeutes, gérontologues, psychomotriciens, éducateurs spécialisés, etc.
Les compétences et les qualités requises
L’orthophoniste doit avoir un sens des relations humaines exacerbé, mais aussi faire preuve d’attention et de patience, étant donné que les progrès peuvent être très lents en fonction des cas à traiter. Empathique et diplomate, il doit être à l’écoute et savoir encourager ses patients pour les pousser à persévérer. Une grande capacité d’adaptation est également indispensable, puisque l’orthophoniste est amené à rencontrer un public très diversifié, atteint par des affections en tout genre. De même, il ne saurait travailler correctement sans être doté d’un excellent équilibre personnel pour éviter de se laisser déborder par l’affect, d’une bonne élocution et d’une parfaite orthographe. Compréhension, douceur et disponibilité vont évidemment de pair, car l’orthophoniste prend en charge des personnes fragilisées : des enfants malentendants, des adultes accidentés ou handicapés, des personnes âgées souffrant de pathologies sévères… Il serait alors tout simplement impensable de faire ce métier sans aimer venir en aide à son prochain ! Par ailleurs, l’orthophoniste doit avoir soif de connaissances. Les techniques utilisées exigent en effet de se tenir constamment informé dans un large éventail de disciplines comme la grammaire, la psychologie, les méthodes de calcul, la phonétique, le dessin, la musique, etc. Enfin, ce professionnel est régulièrement sollicité dans le cadre de la mise en place de plans gouvernementaux pour lutter contre l’illettrisme et les maladies neurologiques. Il est également impliqué dans le dépistage de nombreuses affections et handicaps. Dans ce contexte, il doit savoir sensibiliser avec beaucoup de pédagogie.
Les études et la formation
Pour exercer ce métier, il faut obligatoirement être titulaire du certificat de capacité d’orthophoniste de niveau bac +5, qui s’obtient après un concours externe assorti d’un numerus clausus définissant le nombre maximum de candidats admis par an. L’examen étant particulièrement sélectif pour assurer un emploi à chacun des diplômés, faire une année de préparation peut s’avérer nécessaire. D’ailleurs, c’est le seul du secteur paramédical qui demande à avoir idéalement un profil littéraire. Puis, pour valider le diplôme, le futur orthophoniste doit suivre un cursus de cinq ans en intégrant l’une des 18 écoles spécialisées, dispersées sur l’ensemble du territoire français, et rattachées à une unité de formation et de recherche de médecine. Des cours sur l’éthique et la déontologie, d’anatomie, de physique acoustique, de linguistique, de phonation, de psychologie sont au programme, ainsi que des stages en entreprise pour mettre en application la théorie vue en cours et se familiariser avec l’univers de la profession. Une fois le CCO en poche, la plupart des orthophonistes s’installent en cabinet individuel ou s’associent à d’autres confrères à titre libéral, ou bien en tant que salarié dans un centre hospitalier, un établissement d’éducation spécialisé, une maison de retraite, un centre médico-psycho-pédagogiques, un institut médicoéducatif ou une maison d’accueil spécialisée.
Le salaire et l’évolution de carrière
L’accès à l’emploi demeure relativement facile et l’évolution de carrière se fait en règle générale au sein même de la structure dans laquelle exerce le professionnel. En début de carrière, un orthophoniste perçoit 1580 euros nets mensuels dans la fonction publique. S’ajoutent à cela des indemnités et des primes, versées notamment selon son lieu d’exercice ou la composition de son foyer. En libéral, ses revenus dépendent totalement du nombre de consultations qu’il réalise et de sa notoriété, pour avoisiner les 2500 euros nets par mois. S’agissant de ses honoraires, une convention a été établie avec les caisses d’Assurance maladie de sorte que les séances de soin soient intégralement prises en charge par la Sécurité sociale et la mutuelle santé, dès l’instant qu’elles sont prescrites par le médecin traitant. Après plusieurs années d’expérience, le thérapeute peut suivre une préparation d’un an pour décrocher le diplôme de cadre de santé et occuper un poste d’encadrement ou de formateur. Il peut aussi décider de suivre une formation pour se spécialiser, par exemple dans l’enseignement de la voix œsophagienne après une laryngectomie, l’autisme et autres déficiences intellectuelles, la rééducation des troubles de l’audition, etc.
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